George Daniel de Monfreid |
George Daniel de Monfreid Passeur de modernité et confident de Gauguin
Il est né le 14 mars 1856 à New-York ou Paris, de père inconnu et ayant Marguerite Barrière dite Caroline de Monfreid (1822-1903), cantatrice fantasque pour mère. Jeune il n’eut pas d’extrait de naissance. Ce n’est qu’au moment de se marier que Gideon Reed, dit « l’oncle Reed », un ami de sa mère, joaillier, associé de Tiffany et installé à Paris, lui fournit un certificat du Consulat général des Etats-Unis à Paris. Ce certificat affirmait qu’il était né à New-York d’un certain Charles de Monfreid, marin de son état, soi-disant décédé en 1859 et inconnu au bataillon et de Marguerite Barrière, de Monfreid demeurant à New-York… Il fut doté par l’oncle Reed de la propriété de Saint-Clément à Corneilla-de-Conflent (P.-O.) acheté par Reed en 1863 et rétrocédée à George en 1878, ce qui fit de Reed, d’après son fils Henry, son père. Décédé le 26 novembre 1929, il est enterré au cimetière de Corneilla-de-Conflent. Ses études Il commença ses études au pensionnat Champel à Genève où il montra un don pour le dessin et où il devint protestant. En 1868 sa mère l’inscrivit au petit lycée de Montpellier. Un certificat de l’oncle Reed indiquant qu’il était né à Boston fit l’affaire pour l’inscription au lycée. Son séjour à Montpellier fut difficile et en 1870 il partit pour Saint-Clément (P.-O). Il fit alors divers croquis et desseins de Saint-Clément et de Corneilla. Après la guerre, sa mère l’inscrivit à l’institut Jauffret à Paris pour qu’il passe le baccalauréat et devienne ingénieur. Il échoua et fréquenta les milieux artistiques à Paris. Il devint alors un rapin et eut des relations avec des peintres et sculpteurs tel Théodore Rivière qui fit son portrait en 1877. Ayant persuadé sa mère et L’oncle Reed de son choix, il vécut une vie de bohème tout en s’inscrivant à l’Académie Jullian1 où il rencontra les peintres impressionnistes non reconnus par l’Académie des Beaux-Arts. Plus tard, il vint peindre à l’atelier Colarossi2. Son mariage avec Amélie Bertrand. Durant l’été 1876, sa mère le trouvant palot l’envoya faire une cure en bord de mer, à La Franqui, commune de Leucate (Aude). Il y rencontra la fille d’Emile Bertrand 3 , le créateur de la station balnéaire et en tomba amoureux. Un an plus tard ils décidèrent de se marier. L’oncle Reed, entre temps avait fait les démarches pour obtenir le certificat de naissance du Consulat général des Etats-Unis à Paris. La jeune femme s’appelait Marie Emilie dite Amélie Bertand. Le mariage eu lieu à Paris le 27 octobre 1877, avec Reed représentant la famille Monfreid. Caroline, était à New-York (sic). Henry naquit le 14 novembre 1879 à Leucate. À La Franqui, il découvrit la marine à voile et avec deux petits cotres (Le Follet, puis l’Amélie) iI sillonna les côtes catalanes et la Méditerranée jusqu’à Alger. Il rapporta de ses voyages des récits illustrés qui parurent dans le journal Le Yacht de 1883 à 1885. En 1886, il abandonna la voile pour se consacrer à la peinture. Ce fut alors sa grande période impressionniste, avec des toiles faites à La Franqui mais aussi à Corneilla et en Cerdagne. De grands paysages Le chemin Montant mais aussi de très beaux portraits de son épouse Amélie. En 1889, il se lança dans la division des couleurs, sous l’influence de Signac et Seurat et il peignit un très bel Autoportrait à la veste blanche (1889) et un Nu de dos dont le modèle était Annette Belfis qui avait été un modèle de Gauguin. Le mariage avec Amélie s’étiola. Sa rencontre avec Gauguin En 1887, il rencontra Paul Gauguin, de retour de la Martinique, dans l’atelier d’Emile Schuffenecker4. Daniel, son nom de peintre, fut bouleversé et enthousiasmé par les idées du maître sur la peinture. Annette devint alors sa maitresse. Sa mère s’en offusqua. Deux ans plus tard il exposa avec Gauguin, Schuffenecker et le groupe de Pont-Aven dans la brasserie Volpini, face à l’entrée de l’Exposition Universelle de 1889. Pas de ventes pour le groupe, ce qui déçut Gauguin, mais un succès d’estime. Dans la revue Art et Critique (Nov. 1889), il eut droit de la part de Jules Antoine à une mention élogieuse sur son Autoportrait à la veste blanche. Gauguin, après une vente de ses toiles à Drouot, partit pour Tahiti en 1891. S’étant brouillé avec ses amis de Pont-Aven à propos de l’inspiration symboliste de l’école bretonne, en 1891 il demanda à George Daniel d’être son représentant en France et son correspondant. Commencèrent alors toute une série de lettres où il devint le confident du « Sauvage » tahitien. Les temps difficiles S’étant brouillé avec sa mère, au sujet de sa séparation d’avec Amélie et ne gagnant pas sa vie à partir de sa peinture, il eut alors de graves difficultés financières. À Paris, il fit des cartons pour un Maitre verrier du nom de Tournel5. Henry mentionne la réfection des vitraux de la cathédrale de Chartres. Lui-même mentionne dans ses carnets quatre vitraux de la chapelle des Capétiens de la collégiale Notre Dame de Mantes-la-jolie. Brouillé avec sa mère, il ne retourna pas à Saint-Clément l’été comme c’était son habitude. Il fit des séjours en Lozère où il peignit paysages et sites ruraux dans un style très proche de celui de Gauguin, comme le Paysage de Lozère (Vareilles) 1891 récemment acheté par le Musée Fabre de Montpellier. En même temps, comme il l’écrivait à Gauguin, il continuait à avoir des « emmerdements » financiers. Il peignit Annette en Marie-Madeleine. Puis, il se lança dans la sculpture d’un Calvaire, avec lui-même en Christ crucifié et Annette en Marie et Marie-Madeleine. Le calvaire étant monumental (2,62m x 2,65m) il le fit par morceaux. Il entendait même le peindre comme le montre une Mater Dolorosa 1897 et qui se trouve de nos jours au Musée de Cleveland (U.S.A). Il ne finit jamais ledit Calvaire. Ce n’est que plus de dix ans après sa mort que Maillol proposa à sa fille d’en faire une reconstruction en plâtre et que dans les années 1960, le travail fut repris par Mallais du Carroy. Ce calvaire se trouve de nos jours à l’église Saint-Saturnin de Vernet- les- Bains (P.-O.). Le retour du « Sauvage » En 1893 Gauguin revint en France. George Daniel peignait en Lozère. Il lui prêta son atelier. À son arrivée le « Sauvage » fut accueilli par une bonne nouvelle : un de ses oncles, décédé, lui avait légué 13000 Francs. Il alla voir Durand-Ruel 6 qui lui promit une exposition. Il loua alors un atelier rue de la Grande Chaumière mais l’exposition fut un fiasco. Gauguin et Monfreid travaillèrent ensemble. George Daniel faisant des portraits, d’inspiration nabis7 dans les couleurs se rapprochant de celles de Gauguin, comme le beau Portrait de R. Andreau 1895, encore acheté par le Musée Fabre de Montpellier. Gauguin organisa un atelier peint en vert olive et jaune de chrome, comme la maison de Van Gogh à Arles et invita ses amis tous les jeudis. George Daniel participa au premier de ces jeudis puis partit pour la Tunisie ou, avec son ami Barbin, il décora le casino d’Hammam-el-Lif. À son retour Gauguin était en Bretagne où il s’était fait tabasser par des marins. Il resta en France jusqu’en 1895 et repartit en Polynésie un peu dégouté du désintérêt des français pour son art. À Tahiti, Gauguin eut de grandes difficultés d’existence et même tenta de se suicider. Il se rata. George Daniel de son côté, réconcilié avec sa mère, s’occupa de la vente des tableaux du Maître et fit lui-même de la belle peinture (des paysages autour de Saint-Clément et des portraits dont un très beau d’Annette : La femme à la bouilloire 1898 acheté par le Musée de Narbonne. En 1899, la naissance d’Agnès le plongea dans un profond souci : « un artiste ne peut s’occuper d’enfants » comme le lui disait Gauguin. 1900 : la reconnaissance des collectionneurs 1900 est connu du grand public par l’Art Nouveau8. Ce que l’on dit moins est que ce fut enfin la reconnaissance par les collectionneurs des postimpressionnistes. Vollard9 fit un contrat à Gauguin, certes pas très généreux mais un contrat. Le Prince Bibesco10 et Gustave Fayet11un riche collectionneur du Midi, achetèrent des toiles de Gauguin. George Daniel, pour la première fois, vendit de sa peinture, au cours de deux salons à Béziers (1900 et 1901). Le moral se réveilla tant à Tahiti qu’en France. La santé de sa mère fragile poussa alors Monfreid à s’installer à Saint-Clément. Il monta alors avec des amis peintres-sculpteurs sculpteurs (Louis Bausil, Aristide Maillol, Eugène Terrus, Gustave Violet) un groupe d’artistes catalanistes12 qui exposèrent à Perpignan mais aussi à Barcelone ) . Ce fut une période faste et joyeuse durant laquelle tous ces artistes se retrouvaient à Saint-Clément pour faire la fête et recevoir des amis tels Matisse ou Derain. Le 29 novembre 1903 sa mère mourut. Décès de Gauguin et exécuteur testamentaire du Maître (1903-1906) Le 23 août 1903, George reçu une lettre de l’administration des Marquises lui annonçant le décès de son ami Paul Gauguin. Il fit imprimer un faire-part à Prades pour en informer ses amis et le monde des arts. Puis, il dressa un inventaire des créances des marchands et particuliers qui avaient des Gauguin non payés. Il informa alors Mette Gauguin au Danemark et lui proposa de s’occuper de la succession de son mari ; ce qu’elle accepta en lui donnant les pouvoirs nécessaires. George Daniel récupéra alors les dettes en envoyant le produit à la famille. Il mena ensuite son enquête. Il put contacter la Reine Marau de Tahiti qui lui confirma que la liquidation des affaires de Gauguin avait été précipitée. Il initia une enquête administrative auprès du Ministère de Colonies sur le décès de son ami. Il reçut une lettre émouvante du Pasteur Vernier13 d’Hiva-Oa lui expliquant les derniers moments de Gauguin qui, mourant, évoquait ses amis Mallarmé, Dolent, Aurier… et la déception du pasteur quand il apprit que l’évêque avait fait enterrer Gauguin, au petit matin, dans le carré catholique du cimetière de l’île sans demander rien à personne. Dans le même temps il reçut une lettre d’un médecin de marine, Victor Segalen14, lui indiquant qu’il avait été chargé par l’administration de récupérer les restes des œuvres de Gauguin à Hiva-Oa pour une vente à la va-vite à Papeete et prenant rendez–vous avec lui à son retour de Polynésie. Ils devinrent de grands amis. Il organisa ensuite avec M. Fayet et le Comte Kessler, un amateur d’art allemand, une rétrospective des œuvres de Gauguin au Salon d’Automne 1906. Mette Gauguin vint à Saint-Clément fin juillet début août 1905 et lui renouvela sa confiance. Elle évoqua toutefois le manuscrit de Noa Noa, le récit illustré du premier séjour du Maître à Tahiti et de ses amours avec Téhamana. George Daniel l’avait récupéré. Le problème est que Gauguin lui avait écrit qu’il ne voulait pas que sa famille puisse tirer bénéfice de ce manuscrit. Une dispute de 20 ans commençait. L’arrivée d’Armgart et le mariage d’Henry (1910-1913) Mi-mars 1910, George Daniel rencontra à l’atelier de La Palette une vieille connaissance, Mme Egan, accompagnée d’une jeune allemande Armgart Freudenfeld, étudiante en peinture et fille du gouverneur allemand d’Alsace-Lorraine. Le jour suivant, ils allèrent aux Indépendants. Armgart s’entendant bien avec Agnès, il fut décidé de l’inviter à Saint-Clément pour l’été. En septembre, Henry arriva « bien mal fichu » et se coucha plein de fièvre. George Daniel et Armgart le veillèrent. Henry ne se remettait pas. Finalement, un professeur de Montpellier vint et diagnostiqua la fièvre de Malte. Un traitement étant trouvé, Armgart qui avait été sommée par son père de rentrer à Strasbourg, quitta Saint-Clément pour rejoindre le domicile familial. La fièvre de Malte guérie, Henry partit pour l’Abyssinie pour y mener un commerce de café et de peaux. Armgart et Henry continuèrent à correspondre, sans vraiment en informer George Daniel. L’affaire trainait et de nombreuses lettres furent échangées. Henry s’étant fâché avec son employeur, vint s’installer à Djibouti pour y faire du commerce, naviguer dans les eaux du Bab-el-Mandeb et pêcher des perles. Début juin 1913, Henry annonça son retour en France. Il passa en trombe à Saint-Clément et repartit le 1er juillet pour Paris. Le 6 juillet il télégraphia à son père qu’il se fiançait avec Armgart et lui demandait de venir en Alsace pour le mariage. George Daniel, en cure avec Annette et Agnès à Ax-les-Thermes, ne pouvait y aller aussi rapidement. Finalement il fut décidé que le mariage aurait lieu à Saint-Clément et que « Papa » Freudenfeld viendrait à Corneilla. Le 10 août, le mariage civil eu lieu à la mairie de Corneilla et le lendemain, le mariage religieux fut célébré dans l’intimité à Saint-Clément avec le pasteur Camille Leenhardt comme officiant. Le soir même du mariage, Henry partit avec Armgart pour Port-Vendres, Annette ne voulant pas voir son beau-fils à Saint-Clément plus longtemps. La guerre de 1914-18, le mariage d’Agnès La guerre de 1914-18 commença par des difficultés pour les Monfreid et en particulier pour Armgart. À Port-Vendres on la prit pour une espionne et ce n’est que le témoignage du pasteur C. Leenhardt qui la tira d’affaire. Elle tomba malade et George Daniel vint la soutenir. Henry de son côté eut des ennuis à Djibouti. Il fut emprisonné et son père se démena, comme il put, pour le faire sortir. Il eut par ailleurs de gros soucis pour mettre sa collection de peinture à l’abri. Il aida un collectif de pharmaciens, transportant médicaments et blessés de guerre dans sa voiture. Peu de peinture si bien que se sentant rouillé il vint régulièrement à l’atelier Colarossi pour peindre le nu de la semaine. Bref la guerre fut une période difficile. Une nouveauté toutefois. Il se mit à des gravures sur bois en 1916 et commença par deux gravures : une Tête de Christ et une Annonciation. Il en envoya un exemplaire à Victor Segalen qui le félicita. À Saint-Clément il se mit à la disposition des élus de Prades pour faire le décor d’un spectacle destiné à remonter le moral des populations, sous le nom de de La Revue. Janvier 1917, les Monfreid rencontrent Déodat de Séverac qui était alors vaguemestre à l’hôpital de Prades. Séverac vint leur faire une visite en avril, accompagné du médecin major Louis Huc. Ce dernier et Agnès se prirent d’un amour tendre et Louis Huc demanda Agnès en mariage. C’était toutefois la guerre et nul ne savait comment cela se terminerait. Il fallut attendre des jours meilleurs pour les marier. Entre-temps George Daniel continua ses gravures et se lança dans la décoration de faïences dans l’atelier de Gustave Violet à Prades. Ne pouvant attendre plus longtemps, Agnès et Louis Huc se marièrent le 9 octobre 1918 à l’église anglicane de Vernet-les-Bains. Séverac15 devait jouer une marche nuptiale spécialement écrite pour l’événement. Il arriva en retard et la joua pour la sortie des jeunes mariés. Le 11 novembre soit à peine un mois après, durant le déjeuner, les Monfreid entendirent sonner les cloches de l’église de Corneilla. George Daniel se précipita et sonna lui-même, voyant les villageois ignorer la façon de le faire. Des lendemains de guerre difficiles. La guerre et le mariage d’Agnès avaient bien entamé la situation financière de George Daniel. Il avait donné Saint-Clément en dot à Agnès, ce qui mit Henry en rage. Les rentes dont il disposait (coupons russes et autres) fondirent de valeur ou disparurent. Il se remit à la peinture mais l’enthousiasme n’y était pas. Ses rapports avec Annette et Agnès se dégradèrent, à propos de ses relations avec Henry. Les Huc étaient de riches marchands de vin et menaient grand train. Henry dont les affaires, bien que douteuses, marchaient bien lui proposa son aide qu’il accepta. Son rêve était alors d’aller voir son fils et sa famille dans la corne de l’Afrique. L’occasion se présenta en 1923. Henry, rentré en France pour ses affaires, le pris avec lui sur un bateau des Messageries Maritimes pour Djibouti et Obock. Là, ce fut la grande vie : voyage en voilier à Obock, en train entre Djibouti et Diré-Daoua et à dos de mulet pour Harrar en Abyssinie. Armgart, Gisèle et Amélie l’attendaient dans ce petit paradis tropical. Il fit un beau portrait de Gisèle La petite coloniale 1923, peignit des paysages abyssins et la Mosquée d’Hamoudi de Djibouti. Voyant que l’éducation de sa petite fille de 9 ans Gisèle était déficiente, il convainquit ses parents de la lui laisser pour une éducation à Nîmes dans une pension protestante.
Ses dernières années Entre une femme acariâtre et une fille envieuse de son frère, les dernières années de George Daniel furent difficiles. Il régla l’affaire de Noa Noa en faisant cadeau du manuscrit au Musée du Louvre et en obtenant, en 1929, l’accord des héritiers Gauguin. Il conclut la publication de Noa Noa par une publication de luxe en reprographie en couleur, imprimé à 100 exemplaires dont il dessina la couverture et par une édition courante qu’il illustra. Pressé par les dettes, il vendit au Musée du Louvre son tableau fétiche de Gauguin, Le cheval Blanc, dont il fit une copie parfaite. Le Musée du Luxembourg lui acheta le Nu de dos de 1889. Il continua à peindre et graver. En 1927 il peignit un Portail de Saint-Clément ensoleillé qu’il reprit à l’aquarelle en 1928. Il préparait son départ par ce portail. La relation entre l’art et la religion le tourmentait toujours. Ainsi le 18 juillet 1923, il écrivit à Maurice Denis16 les mots suivants : « Pour l’Art sacré, je m’éloigne un peu de vos opinions, spécialement en ce qui a trait à la forme religieuse de l’Art moderne ou si vous voulez à la forme moderne de l’art religieux. J’estime que l’art est à sa base toujours religieux ». En 1927, il grava un triangle maçonnique ou talmudique entouré du prologue de l’évangile de Jean : In principio erat verbum et deus erat verbum et spiritus dei ferebatur super aquas. Il s’éteignit dans la nuit du 26 au 27 novembre 1929 et est enterré au cimetière de Corneilla-de-Conflent. Assez méconnu du grand public, il a été l'ami et le confident de Gauguin, mais aussi d’artistes tels que Maillol, Terrus, Violet... Artiste peintre, il a été un des acteurs des grands mouvements artistiques de la fin du XIXème siècle. Sans problèmes d'argents il ne cherchait pas à vendre ses œuvres, il peignait pour lui et pour ses amis, ce qui ne l’a pas 'empêché’ pas de participer à de grandes expositions. L’heure de la reconnaissance sonne avec la belle exposition que va lui consacrer le Musée Rigaud de Perpignan. Marc Latham Le 17 novembre 2020
Notes I L' Académie Julian. C'est une école privée de peinture et de sculpture, fondée à Paris en 1868 par le peintre français Rodolphe Julian (1839-1907). Elle est restée célèbre pour le nombre et la qualité des artistes, femmes et hommes, qui l'ont fréquenté pendant la période d'effervescence artistique entre la fin du xixe siècle et le premier quart du xxe siècle. 2 L'Académie Colarossi, appelée à tort « Académie de la Grande Chaumière », est une école d'art parisienne, fondée en 1870, par le sculpteur italien Filippo Colarossi ... Tout comme l'Académie Julian, l'Académie Colarossi est mixte et autorise les étudiantes à peindre d'après des modèles masculins nus. À la fois école privée et atelier libre, elle constitue une alternative à l'institution de l'École des beaux-arts de Paris, devenue trop conservatrice aux yeux de nombreux artistes. 3 Emile Bertrand, en promoteur immobilier avisé, fait construire à La Franqui (Aude) une route et les premières villas destinées à une clientèle bourgeoise de la région, puis il développa la station et construisit sur le front de mer des villas décorées de fresques et meublées. 4 Émile Schuffenecker,,né à Fresne-Saint-Mamès le 8 décembre 1851 et mort le 31 juillet 1934 à Paris, est un peintre français post-impressionniste français de l'École de Pont-Aven. Son œuvre est marqué par des influences diverses, pointillisme, Degas, Gauguin....C’est lui qui trouve un local, le café Volpini, ou les post-impressionnistes peuvent exposer. 5 Les frères Tournel frères sont des peintres verriers et restaurateurs français des XIXe et XXe siècles. Paul Durand-Ruel . Découvreur et défenseur des impressionnistes, il a aussi fait évoluer le métier de marchand de tableaux. C’est un pionnier qui a su par son flaire et sa modernité révolutionner le marché de l'art. 7 Le mouvement nabi (dont les membres sont les nabis) est un mouvement artistique postimpressionniste d'avant-garde, né en marge de la peinture académique, à la recherche d'une peinture nouvelle. Le terme de « Nabi » provient d’un mot que l’on retrouve aussi bien en arabe qu’en hébreu et qui signifie « prophète, inspiré ». C’est en partie par autodérision que les jeunes artistes se sont dénommés ainsi. 8 L'Art nouveau est un mouvement artistique de la fin du XIXet du début du XXe siècle et qui se développe, d'abord en Belgique et en France. Il s’épanouit dans l’architecture et dans les arts décoratifs. La recherche de fonctionnalité est une des préoccupations de ses architectes et designers. L’Art nouveau se caractérise par des formes inspirées de la nature, où la courbe domine. 9 Le marchand d'art Ambroise Vollard (1868-1939) ouvre sa première véritable galerie parisienne en septembre 1893, au 37 rue Laffitte, la galerie Vollard. Vollard expose par la suite de nombreux artistes majeurs comme Gauguin ou Matisse. Il en fréquente beaucoup d'autres, notamment Paul Cézanne ou Auguste Renoir, ainsi que les nabis. 10 Emmanuel Bibesco est le fils du prince Alexandre Bibesco, dernier fils survivant de l'ultime hospodar de Valachie, et de la princesse Hélène, née Epourano, fille d'un ancien Premier ministre de Roumanie. « Le pauvre peintre Gauguin , dans ses lettres invoque l’aide que lui donnait Emmanuel Bibesco » , La revue de Paris,01/05/1923.
11 Gustave Fayet (Béziers1865 – Carcassonne, 1925) est un peintre proche du symbolisme. Fayet était également collectionneur, possédant des œuvres de Degas, Manet, Monet, Pissarro et surtout Odilon Redon et Paul Gauguin, dont il fut l'un des premiers collectionneurs (avec George Daniel de Monfreid) . 12 Les artistes catalans: Louis Bausil, né à Carcassonne en 1876 et mort à Perpignan en 1945, est un peintre français, frère d'Albert Bausil. Il se fait connaître en 1901 en exposant à Perpignan aux côtés d'Aristide Maillol, George-Daniel de Monfreid, Étienne Terrus et Gustave Violet . Aristide Maillol, l'artiste peintre et sculpteur est d'origine catalane . Il naît en 1861 à Banyuls sur mer. Il décède en 1944. Il étudie à l’École des Beaux-Arts de Paris de 1885 à 1893. Ami de Paul Gauguin, il commence à sculpter en 1895. Il réalise également des tapisseries et des peintures de style nabis, puis se consacre exclusivement à la sculpture. Etienne Terrus (Elne 1857/1922) Il étudie à l'École des Beaux-Arts de Paris, mais ne se plaît cependant pas dans la vie parisienne et retourne rapidement à Elne.Son art reflète l'influence de Jean-Baptiste Camille Corot, du postimpressionnisme, des nabis, de Paul Cézanne et du fauvisme. Terrus est apprécié de son vivant par un grand nombre d'artistes, parmi lesquels George-Daniel de Monfreid, André Derain et Henri Matisse, avec qui il échange une abondante correspondance entre 1905 et 1917. Gustave Violet né à Thuir en 1873 et mort à Perpignan en 1952 dans les Pyrénées-Orientales, Il est considéré, après Aristide Maillol, comme le principal sculpteur moderne du Roussillon. 13 Paul-Louis Vernier (1870-1956) missionnaire de la Société des missions évangéliques de Paris, pasteur à Tahiti de 1897 to 1933. Une amitié forte liait Paul Gauguin au pasteur Paul Vernier. Le peintre était épuisé physiquement par la maladie et l'alcool. Paul Vernier, le soigne au cours des derniers mois et a avec lui d’ardentes discussions philosophiques et théologiques. 14 Victor Segalen(1878-1919) ,médecin de marine, romancier, poète, ethnographe, sinologue et archéologue et critique d'art. 15 Déodat de Séverac ( 1872-1921) compositeur français important de la Belle Époque et figure emblématique du régionalisme musical français. Né à Saint Félix Lauragais, à 45 kms au sud-est de Toulouse, il est profondément enraciné dans sa région natale Il entretenait néanmoins des relations étroites avec les courants musicaux majeurs de son temps, à savoir le groupe autour de Vincent d’Indy), et aussi le nouveau style développé par Claude Debussy et Maurice Ravel. De plus, il fréquentait des artistes tels que Frédéric Mistral et Pablo Picasso. 16 Maurice Denis (1870-1943) à la fois peintre et théoricien, critique et historien de l’art, décorateur, peintre verrier, graveur, illustrateur.
Pour aller plus loin
Site officiel https://georgedanieldemonfreid.com
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