Agenda Culturel

 

 

 

 

 

 

La départementalisation de la Catalogne

À propos d’un anniversaire oublié, la départementatisation de la Catalogne


Le 26 Janvier 2012 a été pour les Roussillonnais, Catalans ou pas, un jour ordinaire. C’était pourtant l’anniversaire du 26 Janvier1812, jour de l’annexion de la Catalogne à la France, une annexion sans réunification.

Entre 1812 et 1813, la Catalogne a été directement rattachée à la France elle-même, et organisée en quatre (plus tard deux départements).

L’annexion de l’ensemble de la Catalogne d’outre Pyrénées, le Principat de Catalogne, par Napoléon fait suite aux annexions de la République puis de l’Empire en Europe. En 1812, l’Empire français était à son apogée, comptant 130 départements et près de 44 millions d’habitants (80 millions en comptant les États vassaux).

Pendant la Guerre d’Indépendance espagnole, alors qu’il a mis son frère Joseph sur le trône espagnol, dès le 12 janvier 1812 Napoléon donne l’ordre à Berthier de procéder à l’annexion pure et simple de la Catalogne et de la départementaliser sans tenir compte des souhaits de Joseph qui refuse sa condition de « roi préfet » selon l’expression de son frère Lucien. C’est le dernier agrandissement territorial de l’Empire français.

Les Français étaient entrés à Barcelone en février 1808, commandés par le général Duhesme. À l’entrevue de Bayonne en mai 1808 à la différence des territoires basques, de la Navarre des Asturies et de la Castille, le Principat n’est pas été considéré comme une entité politique (1) Cette opération de rattachement à l’Empire est accompagnée, de 1809 à 1811, d’une démarche de séduction avec l’officialisation de la langue catalane comme langue administrative de l’ensemble conjointement avec le français (2). Cette politique s’appuyait sur un petit nombre de libéraux catalans, bien sur avec la neutralité obligée des institutionnels de l’Ancien régime et des multiples collaborateurs que la guerre faisait naître (3).

Notons que cette guerre, « La Guerra del Francés », a connu, outre des batailles très coûteuses en hommes, des guérillas et des représailles atroces, des sièges et des massacres horribles. Si l’on considère l’ensemble des actions, elles n’ont pas cessé entre le 9 février 1808, date d’entrée des troupes françaises en Catalogne, et le retrait de ces mêmes troupes le 28 mai 1814.

L’originalité du découpage départemental de la Catalogne est donc sa base linguistique :

  • département du Sègre, chef-lieu Puigcerda - préfet, M. de Ronjoux qui sera également préfet du département du Ter, chef-lieu Gerona sous l’autorité du Baron de Gerando, un des partisans de ce découpage et intendant des deux circonscriptions (Pas d'existence administrative réelle).
  • département de Montserrat, chef-lieu Barcelone, préfet M. de Chauvelin,
  • département des Bouches-de-l’Èbre, chef-lieu Lerida, préfet M. Alban de Villeneuve-Bargemeont.

Ces quatre départements avaient un statut juridique incomplet car s’ils étaient annexés à l’Empire par décret du 26 janvier 1812, ce décret n’a cependant jamais été publié au Bulletin des Lois de l’Empire Français et n’a pas non plus été officialisé par un Sénatus consulte. L’administration était organisée selon le nouveau système français avec préfet, sous préfet, « meres ». Les codes napoléoniens devaient être traduits en … castillan !

La gendarmerie est aussi organisée. « C’est une organisation à part » (4), explique en 1806 Napoléon à son frère Joseph qu’il vient de nommer roi de Naples. Une légion de gendarmerie de Catalogne est créée par décret du 6 juin ? 6 juillet ? 1810 avec des éléments tirés de la gendarmerie de l'intérieur et des militaires des régiments Dans l’esprit de Napoléon, le gendarme est la sentinelle de la loi, son représentant en toute heure et tout lieu. Mais en Espagne la gendarmerie est une force d’occupation dans le sillage de l’annexion et l’incapacité à vaincre les insurgés et les Anglais ne permet pas d’aligner la gendarmerie envoyée au-delà des Pyrénées sur les normes générales de l’Empire. Les brigades sont disséminées et en dépit des souhaits de l’empereur, « il n’y aura pas de 35e légion. L’expérience à Barcelone du commissariat général de police de Montserrat et des Bouches-de-l’Èbre (puis de la Catalogne tournera court également malgré le zèle déployé par Beaumont-Brivazac, titulaire du poste. (5) »

Notons que l’Empire avait annexé, le 25 mai 1810, le Val d’Aran, intégré au département de Haute-Garonne, au mépris du Traité des Pyrénées mais il est linguistiquement correct de dire que l’aranais est proche du commingeois, dialecte de langue d’oc plus que du catalan.

Remarquons aussi que dans la même foulée linguistique l’Andorre doit être incluse dans le département du Sègre et plus au sud aux limites de l’Aragon, les territoires de Fraga et de Mequinensa doivent rejoindre les Bouches-de-l’Èbre.

La domination française dans certaines parties de la Catalogne a duré jusqu’en 1814. Les Anglais, basés au Portugal, dès 1809, avec Wellesley (le futur Wellington), soutiennent et encouragent les Espagnols. Après l’attaque avortée des Anglais à Molins-del-Rey, Suchet prépare sa retraite, il attend la ratification du traité de Valencay, signé le 13 décembre 1813 et l’arrivée de Ferdinand VII qui doit donner prétexte à l’évacuation de Barcelone. Il tenait à quitter la Catalogne avec son armée toute entière mais les ordres de l’Empereur l’obligent à partir avant le 31 janvier (6). Les opérations se poursuivent en France jusqu'à ce que Soult, le 10 avril 1814, perde à Toulouse, la dernière grande bataille.

La Guerre d’Indépendance ruina pour un temps la portée de l’adoption des codes uniformisateurs et des réformes administratives. Après la Guerre d’Indépendance et l’exil en France, quelques-uns des afrancesados, jouent à nouveau un rôle politique à partir du Trienio liberal.

J.-L. ROURE

 


Notes

1 Les opérations en Catalogne en 1808 à janvier ...– IHEDN ww.ihedn.fr/. Colonel Thierry Noulens, Cadre-professeur à l’école de Guerre:

« Napoléon avait pour la Catalogne un intérêt particulier. Il caressait depuis longtemps l’idée de faire de la Catalogne une “marche d’Espagne”. Dans ses conversations avec Talleyrand il avait émis l’idée d’occuper cette province, “la moins espagnole de l’Espagne”, au moins jusqu’à la paix avec l’Angleterre, et peut-être définitivement, en donnant une partie du Portugal en compensation à la Cour de Madrid. Napoléon avait bien conscience que la Catalogne avait un esprit qui aurait pu la détacher de l’Espagne. Mais cette province ne vivait que grâce à son commerce avec l’Angleterre, aussi le blocus continental en l’appauvrissant y créa-t-il un fort sentiment anti-français »

2- De janvier à mai 1810, le maréchal Augereau mène une politique destinée à attirer les Catalans avec l’adoption emblématique et officielle de la langue catalane et l’autorisation du drapeau. Ces mesures coïncident avec les décrets du 8 février 1810 par lesquels Napoléon enlève les territoires de la rive gauche de l’Ebre à l’autorité de son frère Joseph. La correspondance de ‘Empereur montre qu’il veut réunir la Catalogne à l’Empire, c’est sous le mandat d’Augereau que l’administration de la Justice est organisée à l’imitation de la France.

3-Tomàs de Puig ou Josep Garriga « afrancesados » ou « afrancesats », francisés. Tomàs Puig avait été député à Bayonne,  Josep Garriga commissaire de Joseph en Catalogne et Josep Pujol i March avait publié en catalan le Diari de Barcelona.

4- En 1811, alors que la gendarmerie impériale comprenait ainsi trente-quatre légions et qu'une partie du personnel faisait le service de guerre en Espagne, son effectif s'élevait à 25 513 hommes, dont 1500 environ de cavalerie. À ces trente-quatre légions vinrent s'ajouter, par décret du 12 décembre 1811, les légions formées en Espagne avec les vingt escadrons organisés en 1809. Au nombre de six, ces légions eurent leurs chefs-lieux à Valladolid, Saragosse, Pampelune, Vitoria, Burgos et Figueras. Ces six légions comprenaient, en particulier, une légion de Catalogne créée par décret du 6 juin 1810 avec des éléments tirés de la gendarmerie de l'intérieur et des militaires des régiments, et une légion dite de Burgos, déjà tirée des escadrons de gendarmerie d'Espagne par un décret du 13 novembre 1810.

5 - Lepetit Gildas. « La manière la plus efficace de maintenir la tranquillité? » La place de la gendarmerie impériale dans le dispositif français du nord de l'Espagne (1810-1814). In: Annales historiques de la Révolution française. N°348, 2007. Guerre(s), Société(s), Mémoire. pp. 87-100.

6 - Le traité de Valencay avait été négocié avec le plus grand secret. Il devait être ignoré des Anglais qui pouvaient empêcher le mouvement de l’armée de Suchet (100 000 hommes) vers la France pour la campagne de France (1814).


Annexe

ANNEX

Informe de la Comissió de juristes catalans sobre la llengua a utilitzar en

la traducció dels Codis de l'Imperi.

ACA, Dominació Napoleonica, Caixa XIII, Lligall 9-1.

A Monsieur le Comte de Chauvelain

Conseiller d'Etat Intendant des Departements

de Mont Serrat et des Bouches de I'Ebre

Monsieur le Comte

La Commission animée toujours du desire de repondre à  la confiance dont vous daigner I'honorer s'est occupée particulierement de la prémiere partie de vostre lettre à Mr. le president en datte du 3 du courant concernant la traduction des Codes, instructions et formules.

La premiere question que vous faites à la Commission à cet egard tend a savoir, s'il conviendra que ces Codes et instructions soient traduits en langue Castillane ou Catalane.

La Commission n'a pas hesite un seul instant sur ce point, et elle a opine (à la majorité de neuf contre un), que les Codes et instructions doivent étre traduit en langue Castillane.

Quoique les raisons sans nombre qui viennent à I'appui de cette opinion soient d'une evidence frappante, il en sera pas hors de propos de faire mention des plus decisives.

La reunion des Couronnes d'Aragon et de Castille operée par le mariage de Ferdinand avec Elisabette, dut sans doute faire connaitre déjà la langue Castillane dans cette province ; mais, la domination des Bourbons, le rendoit d'un usage frequent.

Depuis Philippe V, elle devint la langue des Tribunaux et administrations.

Des cette époque le gouvernement Espagnol n'omit rien pour repandre la connaissance de la langue Espagnole dans cette pays (ainsique) pour faire oublier la langue Catalane. Non seulement I'usage de cellle-ce fuit défendre dans les écoles primaires, mais on enseignait dans tous les Colleges, et dans plusiers écoles particulieres la langue Espagnole par principes.

Par ces moyens on etait parvenu à rendre assez générale dans toutes les classes la connaissance de celle langue et les Corregidores et Alcaldes Mayores (qui ordinairement et pour la plupart étaient Castillans) en trovaient presque (par) de difficulté à se faire entendre. Leurs ordres en Espagnol étaient exactement obéis, sans qu'on refusat jammais de les exécuter sous prétexte de en pas les entendre ; de la même maniere que dans plusieurs départements de la France, où certainement on entend bien moins le Français qu'en Catalogne I'Espagnol, on en se prévaut pas du pretexte de I'ignorance de la langue pour se réfuser aux ordres du gouvernement.

D'apres cela on concevra facilment que tous les gens de lettres devraient savoir I'Espagnol par principes, et qu'ils ne pouvaient connaitre Ies principes de la langue Catalane.

Ils étaient d'autant plus intéressés a cultiver avec soin la langue Espagnole que c'etait un moyen nécéssaire pour leur avancements.

D'ailleurs ils avaient pour y reussir toutes les facilités qu'ils pouvaient desirer. La langue (al marge en una altra lletra i tinta: "tercelle des espectacles.") Espagnole etait celle de toutes les academies et (ratllat) celle du barreaus. Elle a une grammaire, une ortographie, ct un dictionnaire dont la perfection est garantie par les soins assidus de I'academie Espagnole: au lieu qu'on n'a pas la (paraula ratllada)l faculté de lire une grammaire et une ortographie Catalane, et que Ies dictionnaire Catalans sont trés incomplets.

C'est pour (cela que Ies gens de lettres dedaignent d'ecrire en Catalan, et que Ies avocats et les orateurs sacrés publient chaques pur leurs productions eni Espagnol, qui sont applaudies par les Castillans même.

Chacun de nous a touché pendant le gouvernement de Mr. Ie Duc de Castiglione  (Augereau) les inconvenients qu'entrenerait la necessité d'ecrire en Catalan. Son Excellence persuadé que la retablissement de la langue Catalane purrait cooperer a ramener les esprits, ordonnà la redaction des actes en Catalan. Il fit des proclamations en Catalan, mais l'insurection n'en alla pas moins son train. Cette mesure ne servit qu'a rendre difficile la traduction des actes et a dejouter ceux qui en étoient charges, et qui duient très embarasses a ecrire dans une langue tout à fait neglige. Aussi on reprit I'usage de I'Espagnol sous le gouvernenient de son successeur Mr. le Duc de Tarente (Macdonald).

On sera encore convaincu du peu de prix que le peuple Catalan attache I'usage de la langue Catalane dans les actes publics, si I'on considere que depuis I'insurrection il a continue à se servir de la langue Castillane dans les tribunaux et administrations, sans qu'il ait jammais tante de retablir I'usage de celle-la, quoique dans ces circonstances, il n'aurait en des obstacles à sormonter a cet egard.

Il est donc permis de conclure que cette innovation, non seulement entrenerait des inconvenients mais encore qu'elle ne meriterait pas I'approbation de peuple qui en s'est pas soucie de proffiter des circonstances pour I'introduire.

D'autres considérations conspirant à persuader I'utilite de faire les susdittes traductions en langue Castillane.

On ne sait jusqu'ici que les Codes aient été traduits en Espagne, et par conseguent la traduction Espagnole qu'on en fairait dans cette province peut devenir d'usage general, sur tout dans les autres provinces Espagnoles en deça de l'Ebre, si dans le temps elles sont organiseés d'après le sisteme Franqais.

D'autre part on né trouve que des inconvenients dans la traduction Catalane. II serait très difficile de trouver des gens en etat de la faire, soit parceque personne n'a apris cette langue par principies, soit parce qu'elle est bien loin d'etre fixée, et qu'elle a subi le sort des pays dans les quels elle avait regné du temps de la puissance des rois d'Aragon.

En verité, on en sauroit disconvenir qu'il fuit un temps ou cette langue était apreciée de tous les savants de I'Europe. Elle était commune à la Catalogne, à I'Aragon, au royame de Valence, aux iles Baleares, à I'ile de Sadaigne, à la Gascogne, au Bearn, au Limosin, au Languedoc, à la Provence, et à plusieurs autres contrées, mais les revolutions politiques que ces pays ont subies I'ont faite preque totalement disparaitre. Nous en avons un exemple bien près de nous. En Aragon où la langue provensale avait fleuré, on n'y entend pas un mot de Catalan; et les Aragonnais d'aujord'hui en comprendraint (rien) aux poesies de leus troubadours entre les quels on distingue quelques Souverains, tels que Alfonse 1r, Pierre 3, Jaques 1r et autres. Cette langue a tellement change qu'aujoud'hui, un Catalan et un Gascon, de même qu'un Catalan et un Provensal, en s'entendent pas mutuellement. I1 en est de m&me de toutes les autres provinces dessus nommées.

Même dans les differentes contrées de la Catalogne on a des constructions particulieres et des termes qu'on n'entend (pas) hors de ces contrées. On reconnait immediatement à l'accent, à la construction de certaines frases, et à I'usage de certains termes l'habitant de la plaine d'Urgel, celui de la Valée d'Aran, celui de la plaine de Vich, celui du Camp de Tarragone, et celui de la côte de mer. Quel serait donc le dialecte qu'on choiserait dans le cas qu'on voulut entreprendre la traduction des Codes en catalan? Et de quelle utilité pourraient nous être dans ce cas les troubadours et nous anciens ecrivains, que il faut I'avouer, nous en pouvons entendre sans beaucop difficulté? Et quand après des recherches multiplies on parviendrait à  faire une bone traduction dans un Catalan pur, serait elle inteligible au peuple? Celui entend il le Catalan de nos constitutions? Ceux que leur état a obligé d'en faire un etude, peuvent ils entendre facilement les Usatges quis'y trouvent compiles?

On dira peut être qu'une raison politique conseille de faire disparaitre dans ce pays la langue de la nation de la quelle il dependait. Il est facile de respondre à cette raison specieuse par des faits tirés de notre histoire.

Quan les goths conquirent I'Espagne sur les romains ; ils n'eurent aucun soin de bannir la langue romaine et ils n'en furent pas moins le possesseurs paisibles.

Quand les arabes conquirent I'Espagne sur les goths, la langue romaine conserva encore son empire, et ce en fut pas la respect que le conquerant eut pour la langue des anciens dominateurs qui lui en fit perdre la possession.

En fin, quand les goths reconquirent I'Espagne, la langue latine continua á être en usage pendant plusieurs siecles dans les tribunaux et dans Ies actes publics.

Dans Ies départements reunis à l'Empire la langue des tribunaux a été conservée jusqu'a I'introduction de la langue Française. Il n'est donc prudent de faire des innovations qui soient en opposition avec ce qu'a été prescrit ailleurs à cet egard.

Si la Catalogne devait former un état independant, on purrait allors se donner la peine de recréer la langue Catalane qui rappellerait au peuple son ancienne grandeur mais puisque nous n'avons aucune probabilité pour croire que tel doit être Ie sort de ce pays, il serait hors de propos de changer momentanement la langue des Tribunaux et de la legislation.

En fin Ie rapport que ce pays doit avoir avec la France, conseillent encore cette mesure; puisqu'on trouvera aisement en France des traductions pour I'Espagnol et qu'il serait très difficile d'en trouver pour Ie Catalan.

Tels sont Ies principaux motifs qu'ont decidé I'opinion de la Comission pour la traduction en Espagnol.

Les motifs ont persuadé aussi à la Commission qu'il en serait pas necessaire que Ies Codes et instructions fussent traduits simultanement. La traduction dans cette derniere langue en saurait présenter même des considerations d'utilité.

Mais combien de temps et même des dépences faudrait-il (?) pour terrniner les traductions de ces Codes, soit en langue Castillane, soit en langue Catalane, soit enfin dans toutes les deux; en egard à I'etat dans le qual se trouvent ces traductions ?

La Commission va repondre à cette question avec distinction.

Quand à la traduction Espagnole il faut observes, que le Code Napoleon et celui de Cornmerce, sont dejà traduits: ils doivent neamoins être revises.

La traduction du Code de procedure est presque fine.

Celle du Code penal et du Code d'instruction criminelle, sont assez avancés.

La Commission n'ose fixer le terme dans le quel ces traductions pourraient être finies, les individus quis'y dédient étant occupés dans d'autres affaires, et plusieurs accidents imprevus pouvant retarder la conclusion de ce travail. Elle espere cependant que Ies cinq Codes pourraient etre traduits et examines dans trois mois. On pourrait dans un mois, ou même avant, en comrnencer I'impression.

Il resterait encore la traduction des manuels, et formulaires, qu'est à cornrnencer, et qu'exigerait, au moins, le delai de trois mois, sans y comprendre la revision, la quelle en pourrait avoir lieu que jusqu'a ce que celle des Codes serait finie.

Quand à la traduction au Catalan elle devrait être bien plus longue 1° parce qu'on n'a dans cette langue que deux Codes traduits, savoir Ie Code de procedure et Ie Code de Commerce 2° parceque cette traduction presente bien plus d'obstacles ài surmonter par les raisons desusindiquées.

La Commission en saurat fixer le temps dans le quel ces traductions dans les deux langues pourraient être finies, Elle observera cependant que si ces traductions devoient se faire simultainément elles en pourraient que consommer un temps trés considerable puisqu'il serait difficile de trouver assez d'individus pour distribuer le travail de maniere à pouvoir être fini en peu de temps.

Le zéle des magistrats qui se chargeraient de ces traductions, epargnerait, sans doutte, beaucoup de frais. Aussi on n'en prévoit d'autres que ceux des copistes, qui pourraient être acquites sur des nottes detailles ordonnancées par qui vous disposerier.

La Commission s'est occcupée, en fin des moyens de faire la distribution et la reunion du travail pour les traductions en Espagnol de telle sorte qu'il puisse être achevé le plus promptement (possible), et meriter I'approbation du public ; et en supposant que Mr Campa se faira un honeur de remettre le manuscrit du Code Napoleon, et attendre aussi que Mr Verdaguer a fini la traduction du Code de Commerce, et qu'il est pret a finir celles du Code de procedure, la Commission croit qu'on pourrait changer de la finalisation des traductions des Codes penal et d'instruction Criminelle M.M. Homs et Selva qui s'en occupent dejà.

Quand aux ouvrages de practique qui sont necessaires pour la mise en activite des Codes, la Commission croit que Mr. Torra pourrait être chargé de la traduction du manuel et forumlaire des juges de paix, M.M. Valenti et Guardia  de celle des instructions et formules necessaires aux avoues et M. Verdaguer de celle concernant les hussiers M. Puig désigné par la Commission pour faire la traduction des instructions et formules concernant les notaires, observe qu'il s'occupe maintenant, avec un autre individu, de la traduction du Code administratif, mai qu'il se consacrerait à celle dessus indiquëe, autant que lui permettrait celle du Code administratif, en lui associant M. Madinabeytia.

Tous ces travaux seroient reunis et soummis à l'examen d'una Commission nommée par vous.

Il est ausi de concevoir toute l'importance de ce travail epuratoire qui fixerait irrevocablement le merite de l'ouvrage.

Celles sont, M. le Comte les vues de la Commission concernant a la traductions des Codes, manuels et formulaires. Elle ose vous les présenter avec tout le respect que votre judicieuse censure commander.

Agréer, Monsieur le Comte, l'hommage du devonement le plus sincere.

Andri: Lopez de Frias / V. Rovira / Jph. Valenti / Melchior de Guardia / Narciso Monter / R. Torrá / J.A. Verdaguer, Secrétaire I Fulerand David / Hubert de Cintré President.

Cité dans L'ADMINISTRACIO DE JUSTÍCIA A CATALUNYA DURANT L~OCUPACIO NAPOLENICA (1808-1814). LA TRADUCCIO AL CATALA DEL CODE, par Albert Lamarca i Marquès, pp. 303-307. Revista d'historia moderna Nº 15, 1995.


Pour aller plus loin.

En 2008 en commémoration du 200ème anniversaire du commencement de la Guerre d’Espagne en Catalogne, la Generalitat de Catalunya a publié un recueil qui consacre un chapitre et une carte au problème.

Guide des sites de la «Guerre du Français » Generalitat de ...www.gencat.cat/diue/doc/doc_17131970_1.pdf

www.museucastellperalada.com/fr/exhibitions/napoleo-i-catalunya/ NAPOLÉON ET LA CATALOGNE

« C'est sous ce titre que la Bibliothèque de Peralada commémore le bicentenaire de l'invasion napoléonienne en Catalogne On ne peut passer sous silence les collaborateurs de la France. Il s’agit par exemple de figures aussi importantes que Tomàs Puig ou Josep Garriga. On mentionnera particulièrement les bandits espions à la solde de l’armée française, par exemple le sanguinaire Boquica, qui a trahi l’intermédiaire, le capitaine Narcís Massanas, de Sant Feliu de Guíxols, qu’il a livré. En conséquence de ses actes, il fut jugé et fusillé. D’autres individus hors de contrôle agirent à leur guise et firent justice à leur façon. L’une des victimes attestées fut le recteur de la paroisse de Vilamalla. »

Du coté français rien de récent sur ce qui fut pourtant un événement notable .Pour trouver des références françaises, il faut consulter :

- La Revue des études napoléoniennes, 12ème année, tome 1, mai-juin1923, « les origines de l’Europe nouvelle », sous la signature de Camille Pitollet, rapportant un ouvrage de l’historien catalan Carles Rahola sur « La dominacio Napoleonica a Girona  ».

- On peut noter aussi l’ouvrage de M. Conard, Napoléon et la Catalogne, Paris, Alcan 1910, et antérieurement, le travail de M. G. Desdevises du Dézert, sur la « Junte supérieure de Catalogne » (voir Revue Hispanique, T.XX11).

L'évacuation de l'Espagne et l'invasion dans le Midi, juin 1813-avril 1814. T. 2, par le capitaine Vidal de La Blache -Berger-Levrault 1914